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Les médias réjouis se sont félicités de la reprise des négociations pour une réunification de Chypre. L'île est coupée en deux depuis l'intervention militaire de la Turquie le 20 juillet 1974 et, depuis, les turcs en occupent plus du tiers avec une forte armée d'environ 30.000 hommes. En quasi totalité les quelques 300.000 habitants y sont de confession musulmane sunnite et de langue turque.
La partie libre de l'île, où plus de 800.000 habitants sont en majorité chrétiens et de langue grecque, est devenue membre de l'Union Européenne le 01 mai 2004 et, depuis, les tentatives de rapprochement se multiplient sous l'égide de l'ONU et de l'UE.
Réunification de Chypre : de nouvelles négociations ont commencé à Genève (Marc Semo .. Le Monde .. 10 janvier 2017)
« Les deux gouvernements de l’île, grec et turc, sont réunis sous l’égide des Nations unies en vue d’abolir une partition qui dure depuis 42 ans. »
« L’enjeu consiste à abattre la dernière frontière divisant encore une capitale européenne .. »
Pourquoi vouloir à tout prix réunifier Chypre alors que les deux communautés vivent séparées mais maintenant en paix ?
Contrairement à ce qu'écrit Marc Semo dans Le Monde, l'objectif est beaucoup plus important que la simple frontière qui coupe la capitale, Nicosie, en deux.
L'enjeu économique n'est pas si négligeable que ça mais c'est surtout un défi idéologique et stratégique que ce sont fixés les dirigeants de notre monde.
Il faut absolument éviter toute scission à connotation religieuse ou raciale d'un pays : il faut ''vivre ensemble'' coûte que coûte. D'autre part, intégrer ainsi à l'Europe une population turque est une manière d'ouvrir une porte détournée pour faciliter ensuite l'entrée de la Turquie dans l'UE alors même que de nombreux pays n'en veulent pas.
Astucieux sans doute mais un peu trop cousu de fil blanc.
L'islamo-fasciste Erdogan en profite et en rajoute .. Il n'est pas question qu'il enlève son armée de la partie occupée de Chypre.
Chypre: le désaccord sur un retrait militaire turc douche les espoirs de paix (Fulya Ozerkan, Gilles Campion ..Yahoo / AFP .. 13 janvier 2017)
Accepter que l'armée turque reste impliquerait une première base militaire turque en Europe. D'ici à ce qu'elle soit déguisée en base de l'OTAN, il n'y a pas si loin que ça.
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