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Internet Peut-Il Rester Neutre ?


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#1 noisette

noisette

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Posté 23 janvier 2011 - 00:08

Internet peut-il rester neutre ?


Network-Neutrality11.jpg

(Illustration: ?)



Un podcast de France-Culture, que je vous recommande pour découvrir si besoin est ce qui se cache derrière l'expression "Neutralité du Net", en mesurer la portée ainsi que celle que pourrait avoir le fait de ne pas s'en soucier ...

Une telle question peut paraître obscure à nombre d’entre vous qui n’êtes pas familiers des débats qui agitent le microcosme d’Internet. Pourtant, elle vous concerne directement. En effet, la neutralité d’Internet désigne l’absence d’intervention des différents acteurs, qu’il s’agisse des gestionnaires des infrastructures, des fournisseurs d’accès ou même des moteurs de recherche, sur les contenus et les applications qui se développent sur la Toile. En d’autres termes, c’est de la liberté de la création et de l’innovation sur Internet dont il est question.



Intervenants:

Bernard Benhamou, délégué aux Usages de l'Internet (Secrétariat d'Etat chargé de l'Economie Numérique - Ministère de la Recherche),
Daniel Kaplan, directeur de la Fédération Internet Nouvelle génération (FING),
Jérémie Zimmermann, co-fondateur et porte-parole de l'association La Quadrature du net

:arrow: C'est par ici.


Bonne écoute. :byebye:

#2 Thelwin Argon

Thelwin Argon

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Posté 23 janvier 2011 - 18:55

Ah, bin tiens... Quel sujet que voilà, argl... Mais après tout je ne me fais pas trop de soucis, si internet, le fameux World Wide (wild :hihi:) Web devait commencer à être censuré, je ne doute pas un instant qu'un nouveau réseau verrait le jour...

Car il serait peut-être bon de rappeler à l'occasion dans un dossier "historique" ce qu'était le web et ce qu'il est devenu !

Après tout qu'est-ce que le web, hein ? ;)

:lol!: On peut encore trouver de ces vieilles pages débiles de l'époque : http://www.av1611.org/666.html XD Bin... elles sont des fois franchement comique :francais: Il me fait penser en partie à certains articles sur les RFID qu'on a pu voir ça et là... Même sur le forum :transpi: Qui sait, dans 13 ans peut-être qu'on rira aussi de notre crédulité et de notre paranoïa face à ces trucs si normaux... (dans 13 ans, s'entend)

:siffle:
Sauf pathologie mentale profonde, tout le monde est bon en maths. | Albert Jacquard
——————————————————
Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison. | Blaise Pascal

#3 Saul

Saul

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Posté 24 janvier 2011 - 16:15

Tunisie : la première e-révolution

Vient-on d'assister en Tunisie à la première e-révolution réussie ? Beaucoup d'observateurs avaient évoqué la puissance du Web et des blogueurs après la réelection contestée de Mahmoud Ahmadinejad en Iran en 2009. Ou lors des manifestations des bonzes birmans à l'automne 2007. Chaque fois, les couloirs des palais présidentiels avaient tremblé sous les coups des manifestants. Mais les murs du pouvoir avaient tenu bon.

A Carthage, la plafond a fini par céder sur la tête de Zine el-Abidine Ben Ali et les siens. Après 23 ans à la tête du pays, le président tunisien a quitté le pays, fuyant une révolte sociale sans précédent.

Tout le monde s'accorde à dire que c'est l'immolation de Mohamed Bouazizi qui a mis le feu aux poudres. Ce geste désespéré de la part d'un jeune obligé de vendre quelques légumes pour nourrir sa famille a lancé un mouvement de contestation massif. Et ce sont les blogs et les réseaux sociaux qui ont relayé cet acte et suscité la colère de la population.

Les rares images des premières manifestations à Sidi Bouzid ont été propagées grâce aux smartphones et au Web. C'est en utilisant Facebook, Youtube et d'autres sites que les Tunisiens se sont mobilisés.

Dans un pays où les médias traditionnels sont muselés depuis des années, c'est sur le Web que la contestation s'est organisée. Ben Ali est la première victime des révolutions du Web 2.0.


http://jean-francois...revolution.html

Depuis des années, les politiques du monde entier - qui savent à peine allumer un PC pour la plupart - voient d'un mauvais oeil la montée en puissance d'internet. Vous comprenez, l'informatique a permis la création du dernier endroit libre sur Terre... c'est forcément un mal. :siffle:
Ces mêmes politiques ont tous les yeux rivés sur la Tunisie en ce moment. Imaginez un peu leur réaction en lisant la phrase que j'ai surlignée dans l'article. M'est avis qu'on va bientôt regretter l'ACTA et l'HADOPI avec les mesures qui ne manqueront pas d'être prises sous peu...

#4 noisette

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Posté 24 janvier 2011 - 18:20

C'est un sujet très abordé des médias ces jours-ci.

Globalement, je suis assez d'accord avec l'article.


En revanche, et cet article n'est pas le seul dans ce cas (cf ma remarque sur radio-france par exemple), il y a un truc qui me fait bondir:

Vient-on d'assister en Tunisie à la première e-révolution réussie ?

...

Ben Ali est la première victime des révolutions du Web 2.0.







Je trouve tout de même que ces journalistes se trompent sur un point, un point essentiel.

Bien entendu, je ne nie pas l'importance d'internet dans la communication et l'information


Et oui, internet a contribué à cette révolution Tunisienne (ou du moins, à l'heure où j'écris, cette tentative de révolution, à voir la tête du gouvernement de transition proposé aux Tunisiens, qui fait plus penser à un coup d'Etat qu'à une révolution - j'espère vivement que cela va pouvoir évoluer vite).

Contribution dont rien ne prouve cependant qu'elle ait été absolument nécessaire aux évènements, ou à les rendre inéluctables.
Je veux bien admettre aussi que ça a eu une grande importance. Pourquoi pas, et c'est très probable.


Mais c'est oublier que la révolution s'est faite dans la rue, avant tout dans la rue.
Qu'elle a coûté des vies, et non des connexions.

Qu'en dehors d'internet, les gens se parlent - même si en Tunisie, la prudence était de mise.

Qu'on ne balaie pas tout ça de la main pour faire un titre.


Enfin, je crois qu'on est tous d'accord pour se réjouir des évènements Tunisiens dans leur ensemble, et pour accorder à internet un pouvoir fédérateur, mais si les gens ne descendent pas dans la rue, ne résistent pas aux pressions et violences qui leur sont faites, ne bloquent pas avec acharnement, l'information peut passer autant qu'elle veut, la révolution se fera attendre.

Dans une mesure heureusement moindre, pour l'instant en tout cas, on en a une parfaite illustration en France.

#5 Saul

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Posté 25 janvier 2011 - 12:17

Je suis d'accord : la révolte tunisienne s'est faite dans la rue, dans le sang et les heurts. Mais la propagation de l'information, elle, est rendue possible par les TIC, dans un pays où les média traditionnels sont muselés. Il est facile pour un gouvernement autoritaire d'étouffer un mouvement de foule à son encontre... enfin, il était facile. Les politiques perdent une énorme part du contrôle qu'ils exerçaient autrefois sur les populations à cause des fuites d'infos; tout se sait sur internet dorénavant. C'est pourquoi je pense que nous n'en sommes qu'au début des mesures liberticides dans le monde virtuel : si c'est hors de contrôle, c'est néfaste. Et tout ce qui est néfaste doit être éliminé/purgé.

Le seul atout - mais de taille - que nous possédons, c'est que l'informatique évolue très vite, trop vite pour la politique et le droit qui ont toujours un train de bits de retard.

Je sais, ça fait très "complot mondial alarmiste" mais je reste convaincu que le web ne pourra pas rester neutre à long terme. Les révolutions, les contestations, les chutes et les réformes... aujourd'hui en interaction avec internet, mais demain ?

#6 noisette

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Posté 25 janvier 2011 - 12:41

Salut Saul,

tu as tout à fait raison, en tout cas sa neutralité risque d'être à défendre.

Et malheureusement, je doute en ce qui concerne la France que les gens soient prêts à beaucoup de sacrifices pour cela. Moi le premier, donc je ne jète la pierre à personne.

Les Tunisiens nous ont donné une belle leçon de civisme et de courage.

#7 VB 6

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Posté 26 janvier 2011 - 11:01

Salut Saul,

tu as tout à fait raison, en tout cas sa neutralité risque d'être à défendre.

Et malheureusement, je doute en ce qui concerne la France que les gens soient prêts à beaucoup de sacrifices pour cela. Moi le premier, donc je ne jète la pierre à personne.

Les Tunisiens nous ont donné une belle leçon de civisme et de courage.


Généralisons pas; les Français et Française ont déjà prouvé leurs révoltes; faut juste y trouvée la vague.
Puis bon; la question sur la neutralité du web; me semble non négligeable; surtout quand chacun des parties parts dans leurs retranchement.
"Un peut comme nôtre gouvernement Belge actuelle" :fume:

"Deux choses sont infinies : l'univers et l'imbecilites humaines".
Albert Einstein.


#8 loumax

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Posté 26 janvier 2011 - 13:14

Mais c'est oublier que la révolution s'est faite dans la rue, avant tout dans la rue.
Qu'elle a coûté des vies, et non des connexions.


Je trouve cette citation, bien à propos :

Un dictateur n'a de concurrent à sa taille tant que le peuple ne relève pas le défi !


Je te rejoins sur le fait que même si le web a joué un rôle dans ces événements, ce sont bien les Tunisiens qui en étaient les acteurs principaux !


"Celui qui aime à apprendre est bien près du savoir" (Confucius)

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#9 Saul

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Posté 29 janvier 2011 - 09:01

Le gouvernement Egyptien a coupé Internet
le 28 janvier 2011

Image IPB

Je ne sais pas si vous suivez un peu l'actu avec ce qui se passe en Egypte, mais grosso modo, le peuple égyptien emboite le pas des Tunisiens et réclame le départ de leur dictateur Mubarak.

Alors évidemment, Internet est au cœur des échanges et permet aux egyptiens, à la fois de s'informer mais aussi de montrer au reste du monde ce qui se passe dans leur pays. En réaction aux premières révoltes, le gouvernement egyptien a d'abord censuré Twitter et Facebook (un grand classique)… Puis depuis quelques heures, ils ont fait le grand plongeon, bloquant carrément l'intégralité (ou presque) des communications avec l'extérieur.

A certains endroits, comme le rapport 20 minutes, le téléphone fixe est bloqué et les téléphones portables (selon les opérateurs) semble aussi être coupé. Mais ce n'est pas tout ! D'après le site Renesys, l'Egypte a complétement été effacée de la carte des pays connectés.




Image IPB

Nombre de réseaux inaccessibles.

Plus moyen de communiquer avec l'extérieur, ou d'accéder à des sites égyptiens… Les principaux fournisseurs d'accès internet ont complétement arrêté de router les communications. Hier, il y avait encore 2903 réseaux égyptiens répartis sur 52 FAI et aujourd'hui, il n'en reste plus que 327 partagés entre 26 FAI. C'est donc environ 88% des réseaux égyptiens qui sont indisponibles. Un seul FAI tient encore le choc : Noor.

Une censure d'Internet encore jamais vue au niveau mondial ! Comme vous pouvez le constater par vous même, le site du gouvernement égyptien est complétement inaccessible et comme celui du journal Ahram. Selon certains témoignages d'égyptiens, le seul moyen actuellement pour communiquer avec l'extérieur est l'envoi d'emails. Archaïque mais efficace…pour le moment.

Image IPB

Cela va quand même devenir très difficile de savoir tout ce qui se passe dans ce pays, mais pas impossible. Je pense qu'il est important que comme la Tunisie en ce moment, le peuple Egyptien se sente soutenu par le reste du monde et ne baisse pas les bras, malgré cette censure.

Je ne serai jamais fatigué de le répéter… Nous devons prendre soin de notre Internet et tout faire pour éviter les lois liberticides et conserver sa neutralité car le jour où nous en aurons vraiment besoin, ça risque de devenir vite compliqué.


http://www.korben.in...e-internet.html

http://www.korben.in...e-egyptien.html

La question n'est plus "Internet peut-il rester neutre ?" mais "Comment peut-il lutter pour garder sa neutralité ?".

#10 noisette

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Posté 29 janvier 2011 - 09:35

Il y a urgence, effectivement.

#11 loumax

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Posté 29 janvier 2011 - 11:54

C'est inadmissible qu'un pays quel qu'il soit, puisse de nos jours avoir les droits et possibilités de priver une Nation entière du web ! :cartonrouge:

Certains diront : les génocides, les injustices, les droits de l'homme ... les censures ...

une grande nouveauté dans cette catégorie : censures général du web !

Merci de l'info, Saul.


"Celui qui aime à apprendre est bien près du savoir" (Confucius)

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#12 Saul

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Posté 31 janvier 2011 - 11:26

Egypte : retour partiel de la téléphonie mobile, censure en Syrie et en Chine


D'après des reporters sur place, les services de téléphonie mobile ont été partiellement rétablis en Égypte. Les violentes manifestations contre Hosni Moubarak inquiètent les régimes autoritaires étrangers. En Syrie et en Chine, des filtres supplémentaires ont été ajoutés pour passer sous silences les revendications démocratiques des Égyptiens.

La colère des Égyptiens à l'égard du gouvernement ne faiblit pas. Vendredi soir, le président Hosni Moubarak a tenté de jouer l'apaisement lors d'une allocation télévisée, en proposant de "nouvelles mesures" pour la démocratie et en annonçant la dissolution du gouvernement. Un effort vain, puisque les manifestants sont à nouveau descendus dans les rues pour réclamer le départ du chef de l'État.

Alors que le pouvoir en place cherche à asphyxier les protestations en coupant Internet, des journalistes présents en Égypte rapportent que les services de téléphonie mobile ont été partiellement rétablis ce samedi matin. Vendredi, Vodafone avait expliqué que "tous les opérateurs de téléphonie mobile [avaient] reçu pour instruction de suspendre les services" de téléphonie mobile.

À l'étranger, les autres régimes autoritaires craignent que les troubles qui secouent la Tunisie et l'Égypte finissent par se produire chez eux. Sans surprise, les gouvernements en place ont accentué la censure sur les réseaux sociaux et l'Internet mobile. En Syrie, les autorités ont restreint depuis mercredi l'accès au chat Facebook depuis la plate-forme mobile.

La Chine a également pris des dispositions préventives de son côté. L'équivalent chinois du mot-clé "Égypte" a été bloqué sur plusieurs plates-formes de micro-blogging chinoises, comme Sina ou Sohu. Selon l'AFP, la requête retourne le message suivant : "selon les lois en vigueur, le résultat de votre recherche ne peut être communiqué".




http://www.numerama....t-en-chine.html

On va s'arrêter là, sinon il va falloir ouvrir un site dédié... :aie:

EDIT : c'est vraiment parce que je m'ennuie au boulot ! :transpi:

Image IPB

http://www.degroupne...html?xtor=RSS-1

Ce message a été modifié par Saul - 31 janvier 2011 - 17:37 .


#13 Saul

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Posté 02 février 2011 - 14:26

La Tunisie, l'Egypte et maintenant la Chine... La censure du net est plus que jamais d'actualité. Les news sont partout, il n'est guère besoin de fouiller pour comprendre que le climat que notre monde virtuel se dégrade de jour en jour (un peu comme celui du monde réel :D). Dans nos sociétés libres du monde occidental (ahem...), le débat fait rage autour de la législation d'internet.

On trouve facilement des sources sur les magouilles de Bruxelles (des débats auxquels les institutions civiles - de consommateurs notamment - n'ont pas accès) mais je pense que cet article résume bien la situation :

Neutralité du net : les conclusions de la mission parlementaire

Laure de la Raudière (UMP) et Corrine Ehrel (PS) ont présenté en Commission des affaires économiques les premières conclusions de leur mission parlementaire sur la neutralité du net. Les propositions sont très largement satisfaisantes, même s'il subsiste quelques zones d'ombre.


En attendant la publication du rapport définitif prévu à la mi-mars, les députées Corinne Erhel (PS) et Laure de la Raudière (UMP) ont présenté à la Commission des affaires économiques un rapport d'étape de leur mission d'information sur la neutralité d'Internet et des réseaux. Le texte est encore confidentiel, mais ses grandes lignes ont été détaillées devant la Commission le 26 janvier dernier. Elles confirment que le rapport, établi après la consultation d'une centaine de personnes, semble être de grande qualité. Ce qu'il faudra confirmer à la lecture du rapport final, qui vient compléter un rapport du gouvernement, un rapport de l'ARCEP, et un futur rapport de la Commission européenne.

Laure de la Raudière a ainsi résumé les principaux axes envisagés pour définir dans la loi la neutralité du net :

  • L'absence de filtrage, hors mesures techniques ou mesures obligatoires prononcées par un juge ;
  • Garantie d'une qualité de service suffisante sur internet ;
  • L'absence de mesures ciblées de dégradation de la qualité de service ;
  • L'accès non discriminatoire aux différents niveaux de qualité de service ;
  • La garantie de conditions techniques et tarifaires d'interconnexion équitables.
Sur la question du filtrage, il est ainsi prévu d'interdire le "filtrage d'un site précis par un opérateur dans le but de décongestionner le réseau (...) car ce site serait alors très défavorisé par rapport à ses concurrents". Contrairement à ce que prévoit le projet de loi Loppsi, qui a retiré le contrôle judiciaire de la liste des sites à bloquer, la mission parlementaire préconise de ne rendre obligatoire un filtrage que lorsqu'il est ordonné par un juge. Et encore, "la mission s'interroge sur l'opportunité de confier à l'ARCEP le pouvoir de contrôler la proportionnalité des mesures techniques de filtrage mise en œuvre suite à une décision judiciaire", nuance-t-elle. Les magistrats n'ayant pas toujours conscience de la lourdeur du filtrage et de la grande difficulté technique à le mettre en place, l'Arcep pourrait intervenir pour jouer les arbitres entre le juge et le FAI.

En revanche, les députées parlent d'autoriser des "mesures techniques" de filtrage, ce qui reste flou. Dans quel cadre un FAI peut-il avoir l'obligation technique de bloquer ou brider l'accès à un site ou un service ?

"Les opérateurs doivent être capables de réaliser des opérations de gestion de trafic en toute transparence et sans porter atteinte aux intérêts des fournisseurs de contenu", prévient Laure de la Raudière. Sa collègue socialiste Corrine Erhel paraît plus laxiste, puisqu'elle souhaite "réfléchir aux moyens donnés aux fournisseurs d'accès de résoudre une équation économique difficile, entre d'un côté des prix d'abonnement auprès des usagers qui pour l'instant n'augmentent pas et d'un autre coté l'absence actuelle de rémunération du côté des fournisseurs de contenus et des opérateurs de transit alors qu'ils font face à des besoins d'investissement croissants". Une formulation qui rappelle que l'élue de la commune de Lannion, qui héberge le centre R&D de France Télécom, s'est déjà distinguée dans le passé pour son positionnement favorable à certains opérateurs... L'équation qu'elle évoque serait plus facile à résoudre si les FAI et les producteurs de contenus acceptaient de revenir au P2P qui est plus respectueux de la neutralité du net.

Dans le débat qui oppose Orange à MegaUpload/MegaVideo, il faut noter une idée originale de la mission parlementaire. Une piste de réflexion avancée par la députée UMP, mais dont on n'imagine pas qu'elle puisse être adoptée par une majorité libérale : confier à l'ARCEP "le pouvoir de fixer les conditions tarifaires de l'interconnexion, soit à travers un prix plafond pour garantir l'accès au réseau à un prix raisonnable des fournisseurs de contenu et des intermédiaires techniques, soit à travers un prix plancher afin que les injecteurs de trafic contribuent à l'investissement dans les réseaux".

Il est intéressant de noter aussi le souci qu'ont les députées de ne pas laisser les FAI favoriser les services gérés au détriment d'Internet. On se souvient à ce sujet des propos d'un responsable de Free, qui avait expliqué que le FAI "vend avant tout un accès haut débit à des services, Internet étant proposé sans surcoût". Le risque d'une telle vision étant qu'à terme, les services gérés sur la Freebox soient plus rapides que les services édités sur Internet, ce qui fera glisser progressivement l'abonné vers un univers fermé, où la concurrence est faussée et l'innovation bridée. Sur ce point, la mission prévient que "la qualité de l'accès à internet doit toujours être suffisante et ne doit pas être dégradé pour mieux vendre des services gérés", et propose de "de prendre des mesures législatives spécifiques afin d'assurer un accès non discriminatoire aux moyens techniques permettant de fournir de la qualité de service, et en particulier aux services gérés".


http://www.numerama....lementaire.html

Voilà de quoi apporter de l'eau à ton moulin Noisette. ;)

Ce message a été modifié par Saul - 02 février 2011 - 14:28 .




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