Un mot concernant le testament numérique.
Comment converser avec les machines parlantes ?
Une émission d'Etienne Klein avec comme invité, Alexei Grinbaum, physicien et philosophe, membre du Comité National pilote d’éthique du numérique (CNPEN) et co-rapporteur du rapport « Agents conversationnels : enjeux éthiques ».
https://www.francecu...hines-parlantes
Je recommande sincèrement d'écouter ce jeune, aussi pédagogue que brillant.
L'émission aborde (à la fin) la question du testament numérique.
Je ne cache pas avoir ressenti une certaine réticence à cette idée d'un simulacre d'existence post-mortem. Le retour à la réalité reste une nécessité.
Dans ce contexte précis, la tentation d'incarnation sensible (exemple: la voix) comme celle de simulation d'existence ... me dégoûtent. C'est curieux comme sentiment, mais c'est bien ce que cela m'inspire. En revanche, je ne vois aucun mal à ce que cela en tente d'autres que moi, même si ça me laisse totalement perplexe.
Au fond, un deuil n'est jamais totalement repoussé, ni jamais totalement accompli. Le réel s'impose à nous, implacablement, mais demeurent toujours quelques pensées dans la vie d'un individu qui se tournent vers son passé, et qui dépassant le simple souvenir, si tant est que se souvenir soit simple et passif, feront vivre ses morts.
Sur un mode interrogatif, sur un mode affirmatif, contemplatif, ou encore protecteur. Sur d'autres modes encore. Chacun avance avec ses mondes parallèles.
La plupart du temps, nous ne sommes pas sujets à ce questionnement, nous avons bien d'autres choses à prendre en compte, le temps passe, et nous vivons. L'oubli est à la base de la pensée, il en fait partie, sans quoi le temps rendrait toute pensée si encombrée qu'elle finirait vite figée, c'est à dire impossible.
Ponctuellement pourtant, tel ou tel acte sera un peu différent des autres en ce sens qu'en le faisant, nous nous poserons la question de la trace, celle de notre histoire personnelle.
Ce que nous écrivons en est un bon exemple.
Remarquons que nos écrits n'ont pas d'incarnation sensible par défaut, et qu'ils ne proviennent pas d'une simulation.
La plupart du temps, nous écrivons sans ces préoccupations d'histoire personnelle, de transmission, mais parfois, nos écrits ont à voir avec notre histoire personnelle, ils la réveillent ou vont à sa rencontre. La question de la transmission n'est alors jamais très loin.