Salut !
Défragmenter son disque sous Linux n'est pas une opération courante. Rares sont ceux qui l'ont fait et leur disque ne s'en porte pas plus mal, tout au moins en apparence. Ceci se doit à la technique d'écriture/ré-écriture des fichiers qui, sous Linux diffère sensiblement de la technique utilisée par Windows.
Certains insistent même sur le fait qu'il n'y a pas de fragmentation sous Linux. Cette affirmation n'est-elle pas un peu hâtive ?
Selon Bill Toulas (HowToForge)
« Les systèmes de fichiers Linux tentent de réécrire complètement chaque fichier sur un autre secteur qui a suffisamment d'espace pour le stocker dans son ensemble. De cette façon, tout est propre, bien rangé et en un seul morceau. Cependant, à cause du confinement de l'espace, cette manœuvre devient plus difficile avec le temps. ».
Ainsi, petit à petit, en cas de réduction de l'espace disponible, une fragmentation peut se produire.
Cette remarque est complétée par DaaX (MageiaLinux-Online) qui ne semble pas tout à fait d'accord sur l'intérêt de la défragmentation.
En raison de la façon dont ces systèmes fonctionnent, il y aura fragmentation importante lorsque votre disque dur se remplit à une capacité de 95% (voire 80%). Cependant, le système de fichiers est conçu pour éviter la fragmentation en utilisation normale.
Et lorsque l'utilisation n'est pas ''normale'' ?
Erik Bärwaldt (Linux Magazine) rajoute plusieurs couches ..
« La fragmentation est quelque chose qui affecte principalement les fichiers les plus volumineux qui ne rentrent pas complètement dans l'espace libre d'un disque dur en raison d'un manque d'espace contiguë suffisamment grand. Ainsi, un fichier va se placer dans différents segments.. Quand un tel fichier est lu, les têtes de lecture se déplacent vers une nouvelle position à plusieurs reprises pour rassembler les morceaux. Ce mouvement prend du temps et ceci augmenter sur des disques fortement fragmentés. »
« Les données des utilisateurs ne sont pas les seuls contributeurs de la fragmentation; le système d'exploitation lui-même encourage les grandes fractures: les utilisateurs qui aiment expérimenter et essayer des logiciels contribuent également à la fragmentation en installant de nouveaux programmes puis en les supprimer souvent. »
« En raison du manque d'espace libre, la fragmentation des données sera plus forte dans les partitions où plus de la moitié de la capacité est utilisée et que le système a besoin de place pour diffuser des fichiers volumineux dans un nombre croissant de zones d'écriture. »
« En fin de compte, les outils généralement utiles comme BleachBit ou rpmorphan peuvent aggraver la situation dans certaines circonstances en supprimant les fichiers qui ne sont plus nécessaires: les suppressions entre les segments alloués génèrent des blocs libres non-contigus. »
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En général, le taux de fragmentation n’excède pas 03 % et très rarement 10 % mais il vaut mieux le contrôler surtout quand le disque est très encombré.
Daax nous indique ..
« Vous pouvez vérifier la fragmentation de votre disque à l'aide de la commande fsck :
fsck -nvf /dev/sdx
où x = la partition de votre disque. »
De son côté, Erik Bärwaldt conseille l'utilisation du paquet ''e2fsprogs'' lorsque le système de fichiers est ext2, ext3 ou ext4.
« Soyez sûr que la partition est préalablement ''démontée''. Vous pouvez le faire en utilisant la commande.. »
umount <devicefile>
« Vous pouvez alors exécuter la commande suivante dans le Terminal avec des privilèges d'administrateur .. »
e2fsck -fn <devicefile>
Où <devicefile> est la partition à contrôler.
« Lorsque vous vérifiez la partition, vous verrez affiché le pourcentage de blocs non contigus dans la dernière ligne. Ne laissez pas effrayer par ce qui pourrait ressembler à une grande valeur. La défragmentation n'est pas utile sous Linux jusqu'à ce que les blocs non contigus dépassent 20 %. »
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La solution la plus répandue pour réduire la fragmentation des fichiers est d'en faire une copie sur un autre support de taille suffisante, avant d'effacer les fichiers du disque fragmenté puis de recopier les fichiers sur le disque d'origine. Ceci peut prendre beaucoup de temps, surtout si les données sont volumineuses et encore plus si elles sont stockées dans des périphériques USB.
Il y a cependant d'autres solutions.
Erik Bärwaldt mentionne le paquet ''defragfs''.
« Malgré sa petite taille, le script Perl fournit une fonctionnalité étonnante. Il ne se contente pas défragmenter répertoires et partitions, il fournit également des informations détaillées sur le succès des actions. »
De leur côté, Bill Toulas et Denis Szalkowski utilisent ''e4defrag''.
« Avec ext4, le nouvel utilitaire e4defrag permet de défragmenter à chaud, excluant toutefois les fichiers en activité verrouillés par un processus. »
D'autres se servent de ''Shake'' etc.
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Optimizing data organization on disk (Erik Bärwaldt .. Linux Magazine)
Comprendre pourquoi la défragmentation est inutile sous Linux (DaaX .. MageiaLinux-Online)
Online Defragmentation (Jarret W. Buse .. Linux.org .. 09 juillet 2013)
Utilities for Handling Disk Fragmentation in Linux (Mark Millette .. Wsol .. 11 février 2015)
e4defrag pour défragmenter à chaud les partitions ext4 (Denis Szalkowski .. dfsc .. 07 mai 2015)
How to defrag your Linux system. (Bill Toulas .. HowToForge .. 15 juin 2015)
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