Manipulation sémantique, manipulation poli...
noisette 11 oct. 2015
Manipulation sémantique, manipulation politique
Imaginez:
vous aimez la tarte aux pommes.
Et puis un jour, vous changez de goût, et cette tarte aux pommes que vous aimiez tant vous devient désagréable, et vous finissez par ne plus l'aimer.
Dans le même temps, vous vous mettez à apprécier de plus en plus la tarte aux poires, que jadis vous n'appréciez pas.
Votre conclusion est sans appel: les poires sont des pommes, les pommes ne sont plus des pommes, la tarte aux pommes n'est pas une tarte aux pommes, et puis voilà. Surtout: ne pas dire que vous avez changé de goûts.
C'est absurde ?
Je suis bien de cet avis !
Maintenant, regardons du côté du parti socialiste ...
Absurde ?
Sémantiquement, absurde, absolument absurde.
Un pouvoir libéral, élitiste, des frontières fermées, des lobbies écoutés, le peuple mené à coups de 49-3, des lois fourres-tout au pouvoir opacifiant et stupéfiant, des médias dévoyés, un état qui assume de moins en moins la santé de ses citoyens, qui assume de moins son éducation, un pouvoir qui tend à donner un statut délinquant à toute opposition réelle, qui piétine engagements et démocratie, et j'en passe ...
Alors quoi ?
Quel intérêt de vouloir se ranger sous une bannière à laquelle non-seulement on ne croit pas ou plus, pour laquelle on a de l'aversion voire du mépris ?
Le coup d'état mou.
L'idée sous-jacente, c'est d'occuper un terrain.
Un indice fort: rebaptiser le parti socialiste n'est tout simplement plus au programme de ses idéologues. Ce n'est pas anodin.
noisette 11 oct. 2015
La tendance forte actuelle consistant à surveiller toujours plus étroitement les gens, à travers leurs objets, avec un contrôle de plus en plus éloigné du quidam, autant techniquement que juridiquement et politiquement, cette tendance en dit long sur la sérénité avec laquelle les promoteurs du coup d'état mou envisagent l'acceptation des citoyens de leur sort actuel et futur.
Ce serait une politique sécuritaire. De la sécurité de qui s'agit-il alors prioritairement ? Et contre qui ?
Les faits parlent d'eux-mêmes.
noisette 11 oct. 2015
Le coup d'état mou n'est à première vue pas une construction unilatérale.
Il a néanmoins besoin d'une opposition de façade.
La véritable opposition sera quant à elle tolérée tant qu'inoffensive, tant que sa possibilité d'expression restera un levier de manipulation et de contrôle. Elle sera comme effacée sinon.
EboO 11 oct. 2015
Où plus le temps passe et plus l'aspect social est sacrifié.
noisette 31 oct. 2015
Cela a justement fait l'objet d'une manipulation sémantique, et politique, une autre ...
La manipulation en question concerne le mot "libéral".
Son fonctionnement est simple: systématiquement associer le mot "libéral", ou "libéralisme", à un système d'échanges simple.
Comme si avant l'invention du mot libéralisme, les humains n'avaient jamais échangé. Comme si de l'échange naissait nécessairement le libéralisme. Que ce n'était rien de plus.
Difficile, dans ce cas, d'être anti-libéral sans être taxé de passéiste, ou d'utopiste, ou encore des deux.
Parallèlement, une autre manipulation sémantique, et politique, une autre ...
Toute opposition de gauche, opposée au libéralisme réel, quelque soit la mesure de son opposition, sera taxée du qualificatif "extrême". Extrême gauche.
C'est ainsi que sur un plan idéologique, on discrédite une pensée humaniste, progressiste, socialiste. Et que au passage, on range tout ça soigneusement sur un même plan que ceux qui, de l'autre côté de la balance, prônent la discrimination, voire la déportation.
À travers tout ces glissements, on joue sur les représentations, y compris et jusqu'à celles de nos capacités à réagir.
noisette 07 nov. 2015
Quand le mot "libéral" dévoile malgré tout quelques dangers à être utilisé, il lui sera préféré le mot "réaliste". Il contient en lui-même une disqualification implicite de toute contradiction ainsi qu'une allusion en creux à des rapports de force qu'il faudrait respecter.
Ce réalisme, c'est celui qui mène à une société dans laquelle une poignée règne sur des millions de vies. Ce réalisme, c'est l'acceptation-même de l'idée qu'une société ne peut qu’amener à ce qu'une poignée règne sur des millions de vies.
Dans la même veine: le "pragmatisme".
Attendons-nous également à devoir défendre "responsable".
Si possible avec plus d'efficacité que "républicain".
noisette 28 mars 2016
Eloi Laurent : "En 40 ans, aucune baisse du chômage n'a jamais été liée à la flexibilité"
Economiste, professeur à Sciences Po et à Stanford, Eloi Laurent s'attache, dans son nouvel ouvrage*, à déconstruire quinze "mythes économiques".
* Nos mythologies économiques (Les Liens qui libèrent)
noisette 16 mai 2016
La transparence: voilà un mot à la mode ! La transparence: un mot qui colonise les discours !
Nous serions petit à petit transportés dans un monde où la transparence fait règle.
Pourtant ...
à bien y regarder, cette transparence qui accompagne nos existences chaque jour un peu plus, cette transparence qui devient jusqu'à un devoir, par quoi est-elle assurée ? Par qui est-elle assurée ?
La transparence est l'état d'existence du quidam dans un monde où l'opacité règne.
Opacité par secret, opacité par algorithme,
opacité légale, opacité par protection,
opacité par hiérarchie,
opacité par éclatement, par complexification ...
Nous ne saurons rien de qui nous force à la transparence, ni du comment.
En revanche, le pourquoi est assez facile à comprendre.
noisette 12 mars 2017
Quand le mot "libéral" dévoile malgré tout quelques dangers à être utilisé, il lui sera préféré le mot "réaliste". Il contient en lui-même une disqualification implicite de toute contradiction ainsi qu'une allusion en creux à des rapports de force qu'il faudrait respecter.
Ce réalisme, c'est celui qui mène à une société dans laquelle une poignée règne sur des millions de vies. Ce réalisme, c'est l'acceptation-même de l'idée qu'une société ne peut qu’amener à ce qu'une poignée règne sur des millions de vies.
Dans la même veine: le "pragmatisme".
Attendons-nous également à devoir défendre "responsable".
Si possible avec plus d'efficacité que "républicain".
Une variante toute récente: la maturité.
Mûrir, qui prend la place de se soumettre spontanément.
Ahimsa spirit 14 mars 2017
vigen 14 mars 2017
Merci pour le lien
noisette 23 mars 2017
On entend de certains qu'ils s'engagent dans la société civile.
Dans la bouche de ces promoteurs, civil s'oppose à politique.
Moi qui croyait que civil, ça s'opposait à militaire.
noisette 30 avril 2017
Le prélèvement à la source,
voilà une expression très simple à comprendre, imagée, tout le monde la comprend.
De quoi s'agit-il ? Du mode de prélèvement de l'impôt sur le revenu.
Uniquement de ça.
Ce mode de prélèvement n'a rien en lui-même de problématique (on sait l'importance des impôts pour faire société), c'est juste un mode de prélèvement, une façon de s'organiser, pas de problème.
Cependant, revenant au mot "source" de cette expression, on se dit qu'il s'agit du salaire du salarié, et donc de sa force de travail.
Ce ne serait pas les bénéfices de l'entreprise qui seraient la "source", et encore moins les dividendes des actionnaires éventuels, non, ce serait la force de travail du salarié.
Inversons simplement les rapports de force sémantiques:
Quand est-ce que les salariés désireront enfin se payer à la source ? A la leur.
noisette 22 nov. 2018
Le message à la mode: l'accompagnement.
Le gouvernement veut accompagner les ménages, accompagner les demandeurs d'emploi, etc.
Accompagner. Ça ne manque pas de sel.
noisette 01 déc. 2018
Bah va leur dire à ces gros connards, et bon courage pour passer les cordons de sécurité.
noisette 19 janv. 2020
Le point Godwin, le nazisme,
tous ces petits gris, bien comme il faut,
ils louent leur appart tout neuf,
il achètent leur voiture neuve en leasing,
ils sont tout beaux, tout propres,
vêtements neufs, à la mode,
ils vont chez le coiffeur,
regardent les séries,
sur leur canapé tout neuf,
tout est parfait,
" tout est bien comme il faut",
ils ont leur portable, leurs réseaux sociaux,
ils feraient presque plaisir à voir ...
ils se regardent dans la glace,
se trouvent modernes,
tout est bien rangé, tout est bien nettoyé, parfumé,
mais comment peut-on trouver chez ces gens, ces millions de gens, puisque c'est le modèle social proposé au peuple,
une source d'inquiétude ?
Ce n'est pas compliqué: ils ne pensent plus par eux-mêmes, ne doutent pas ... rien ne leur appartient, pas même leur culture, ils sont disponibles et violemment conformistes.
Aujourd'hui, ils donnent leur esprit, demain, ils donneront leur corps. Et qui sait: le vôtre.
Le nazisme, un laboratoire du New Public Management ?
Le nazisme n'a aucunement inventé le management. En revanche, la mise en œuvre du management par le nazisme témoigne de sa terrible modernité. C'est le propos de l'historien Johann Chapoutot dans "Libres d'obéir". Il est rejoint en seconde partie d'émission par l'écrivain Christian Salmon.
Je n'ai pas encore écouté l'émission, je trouve l'illustration horrible de justesse pour illustrer mon propos.
https://www.francecu...blic-management
########################################"
Font cruellement chier tous ces gens qui pensent que le nazisme devait signer son retour avec des casques à pointes. Sans évolution, il n'y a plus d'histoire. Sans persistance, il n'y a plus de mot.
noisette 26 avril 2020
- " Belle journée à vous. "
- " Ouais c'est ça, et bonjour chez vous ... "
Novlangue de m****.
Neuromancien 02 mai 2020
- " Ouais c'est ça, et bonjour chez vous ... "
Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre. https://www.youtube....h?v=9QFwypWNsz8
noisette 07 avril 2021
Priorité vs passe-droit,
mélange des genres, couille-mollisme, noyage de poisson.
Faire monter les enfants avant les autres dans le canot de sauvetage d'un bateau qui coule, ce n'est pas un passe-droit.
Pas plus que se soustraire personnellement à la justice grâce à un statut d'élu n'est une priorité.
Vacciner les enseignants et autres salariés au contact des enfants (si volontaires bien entendu): priorité.
A travers eux, la priorité, ce sont les enfants.
Mais on comprend bien ce qui gène aux entournures : comment une telle priorité d'aujourd'hui, une telle évidence partagée dans nos valeurs peut-elle être bafouée systémiquement ? Comment cela se fait-il, comment cela se fait-il que ça continue et comment cela se fait-il que ça doive continuer ?
Allez hop: passe-droit.
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Petit exercice plein d'enseignement: à défaut de pouvoir comparer leurs toilettes, comparez simplement les abords (voire leurs emplacements), ceux des écoles et ceux des mairies. Quand il y a une différence, elle est toujours dans le même sens.
noisette 26 nov. 2021
La déconnexion.
Untel ne connaît pas le prix d'un ticket de métro, unetelle du pain au chocolat,
nos élites seraient ... déconnectées.
Cette analyse est ridicule. Stupide.
Ces gens-là connaissent très bien le salaire de leurs employés, et les charges de leur(s) résidence(s) secondaire(s). Vous les connaissez, vous ?
noisette 11 févr. 2022
Responsable.
Le développement "responsable" est employé au côtés de "soutenable" ou "durable".
Ainsi, il est vidé de toute connotation pénale.
noisette 17 févr. 2022
L'État providence.
L'État-providence (ou État-social en Suisse) est une forme de politique adoptée par certains États qui se dotent de larges compétences réglementaires, économiques et sociales en vue d'assurer une panoplie plus ou moins étendue de fonctions sociales au bénéfice de leurs citoyens. Cette forme d'État s'affranchit de la conception libérale d'un État limité à des fonctions d'ordre public et de sécurité.
Il va de soi que je suis favorable très largement à cette vision de la société. Mais attardons-nous juste sur l'expression "État providence": qu'est-ce que récupérer sous forme de services publics ce que l'on a financé collectivement a à voir avec la providence ?
Voilà une expression à questionner sérieusement.