Manipulation sémantique, manipulation politique
Imaginez:
vous aimez la tarte aux pommes.
Et puis un jour, vous changez de goût, et cette tarte aux pommes que vous aimiez tant vous devient désagréable, et vous finissez par ne plus l'aimer.
Dans le même temps, vous vous mettez à apprécier de plus en plus la tarte aux poires, que jadis vous n'appréciez pas.
Votre conclusion est sans appel: les poires sont des pommes, les pommes ne sont plus des pommes, la tarte aux pommes n'est pas une tarte aux pommes, et puis voilà. Surtout: ne pas dire que vous avez changé de goûts.
C'est absurde ?
Je suis bien de cet avis !
Maintenant, regardons du côté du parti socialiste ...
Absurde ?
Sémantiquement, absurde, absolument absurde.
Un pouvoir libéral, élitiste, des frontières fermées, des lobbies écoutés, le peuple mené à coups de 49-3, des lois fourres-tout au pouvoir opacifiant et stupéfiant, des médias dévoyés, un état qui assume de moins en moins la santé de ses citoyens, qui assume de moins son éducation, un pouvoir qui tend à donner un statut délinquant à toute opposition réelle, qui piétine engagements et démocratie, et j'en passe ...
Alors quoi ?
Quel intérêt de vouloir se ranger sous une bannière à laquelle non-seulement on ne croit pas ou plus, pour laquelle on a de l'aversion voire du mépris ?
Le coup d'état mou.
L'idée sous-jacente, c'est d'occuper un terrain.
Un indice fort: rebaptiser le parti socialiste n'est tout simplement plus au programme de ses idéologues. Ce n'est pas anodin.