A-t-on encore besoin d'espions?
« Cherche machine à écrire, si possible portative …
Clavier cy-rillique mais surtout si-lencieux
Modèles Triumph, Olympia, Olivetti acceptés
Taquet de tabulation ET ruban encreur, fournis SVP »
C’est ce qui s’appelle se mettre au goût du jour…
Et ce sont les services secrets russes qui ont décidé de s’adapter à l’air du temps
Comment empêcher les grandes oreilles américaines et britanniques de traîner du côté de Moscou ?
En les bouchant avec du bon vieux papier et tiens, pourquoi pas, de l’encre invisible…
L’appel d’offres a été officiellement lancé la semaine dernière par le FSO issu de l’ancien KGB.
Ainsi donc désormais, tout le monde surveille tout le monde
Et le programme d’espionnage américain Prism ne serait que la partie émergée de l’iceberg.
Les Etats-Unis surveillent l’Union européenne qui surveille les Etats-Unis qui surveillent la Chine qui le leur rend bien
Que des Etats, des puissances se surveillent entre elles rien de très neuf
Ce qui l’est davantage c’est que les particuliers les intéressent aussi.
« L’Europe, quel numéro de téléphone ? » demandait un jour Henri Kissinger pour rire
Si Barack Obama osait la plaisanterie il ne serait absolument pas crédible
Les révélations d’Edward Snowden ont confirmé ce que beaucoup savaient déjà :
Les services secrets américains ont le carnet d’adresses le plus fourni de la planète
Grâce notamment à des fournisseurs devenus mercenaires du renseignement d’Etat j’ai nommé (encore eux) Google ou Facebook.
A quoi ressemble l’espionnage nouvelle génération et en quoi diffère-t-il de celui de la Guerre froide?
Les hackers et les pros des algorithmes vont-ils mettre les agents secrets à la porte ?
Et qui sont ces nouveaux profils que recrute en France la DGSE ?
A-t-on encore besoin d’espions ? C’est la question que nous posons ce soir dans Du grain à moudre
Invité(s) :
Patrick Pesnot, producteur de "Rendez-vous avec X" sur France Inter, auteur de "Les grands mensonges de l'histoire" (Ed. Hugo Doc, mai 2013)
Jean Guisnel, journaliste spécialiste des questions de défense et d'espionnage, auteur de "Guerre dans le cyberespace" à reparaître fin août 2013 avec une postface inédite (1997, La Découverte)
Benjamin Bayart, ancien président de French Data Nerwork (le plus ancien fournisseur d’accès à internet indépendant et associatif), spécialiste en télécommunication, et militant de la neutralité du net, et des logiciels libres.
http://www.francecul...ions-2013-08-14
La conclusion de cette émission concernant E.Snowden:
E.Snowden est un héros,
il est pourchassé comme un criminel,
c'est un comble qu'il faille pour un défenseur des libertés individuelles fuir les USA, et se réfugier en Russie,
la France devait lui accorder un droit d'asile.
En creux, on constate la dérive totalitaire des USA, de la France également, dérive totalitaire dont on se demande bien comment, non la déjouer, mais la faire cesser.
Toute cette histoire m'incite à penser que E.Snowden est une sorte de symétrique d'un "espion" (agent du renseignement),
mais dont l'action n'est pas au service d'un État.
C'est un acte de résistance (il le paiera toute sa vie, c'est un sacrifice), un acte au service des libertés individuelles, sans discrimination.
Mon propos n'est pas d'idéaliser ses motivations ni sa personne.
Mon propos, c'est de constater que face à un État qui devient totalitaire, face à un "Super-État" comme il en émerge un quand on rassemble les États qui semblent prendre cette voie et se satisfaire de cette nouvelle "culture" de politique internationale, sans discrimination,
il convient de réfléchir.
Quels sont les nouveaux "découpages" dans ce point de vue géopolitique, quels sont les "camps" ? Quels sont les principe à combattre, lesquels sont à défendre, à ré-instaurer, à inventer ?
Quelles seront les forces de renseignements de chacun des camps ?